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Romans

Ritzy

Pauline-Gaïa Laburte

Albin Michel, 2016, 17€, 202p.

L'incroyable récit de la vie de César Ritz, jeune sans-le-sous né dans les montagnes du Vallais suisse, treizième enfant de ses parents, dont l'ambition sans faille le conduit à devenir le plus grand hôtelier de luxe de la fin du XIXe siècle.

 

Un texte d'une énergie folle qui se lit d'une traite, un fabuleux hommage rendu à cet homme dont on ne connaît finalement que le nom, symbole du luxe qu'il a soigneusement poursuivit et mis en œuvre toute sa vie. Pauline-Gaïa Laburte signe un premier roman qui nous emporte dans le sillage de son personnage principal ; magique et envoûtant, au monde sans frontières. Le roman ne tombe jamais dans les travers du genre "récit historique", mais rend merveilleusement le tourbillon du luxe ; on se prend à côtoyer les grands personnages de l'histoire, à rêver à toujours plus grand, mais sans jamais oublier le recul de ce personnage si ambitieux qu'il en est réellement touchant ; en un mot, un texte tout à fait « ritzy ».

2084, La fin du monde

Boualem Sansal

Gallimard, 2015, 19,50€, 274p.

Nous sommes en Abistan, pays recouvrant la totalité de la planète, dirigé selon les préceptes du saint Gkabul, dicté par Yoläh à son Délégué Abi. Dans ce monde où la soumission est le principe suprême, où aucune pensée individuelle ou critique n'est tolérée, où la moindre liberté de conscience est punie par d'horribles violences, Ati se prend à rêver de la légendaire frontière de l'Abistan. S'il existe une frontière, il existe un ailleurs, un autre monde, une autre vérité, la liberté.

 

De la plus légère idée d'ailleurs à la recherche éperdue de liberté, 2084 questionne tout à la fois ; la religion et ses radicalismes, la nature humaine, le principe de gouvernement, le langage... Un roman multiple, hétérogène, qui, par une ironie mordante et une légèreté de ton frappe le lecteur, le questionne et le renvoie à sa propre conditition, à celle de son monde et, surtout, à celle de sa liberté présente et à venir. Un très grand texte.

 

Un Amour impossible

Christine Angot

Flammarion, 2015, 18€, 217p.

Rachel et Pierre vivent un amour passionné – lui si intelligent, si poétique, elle si discrète, si impressionnable. Leur couple ne se laisse pas prendre au jeu des conventions, il se déploie en dehors de tout cadre. D'ailleurs, Pierre en est sûr, il ne veut pas se marier avec Rachel, mais est d'accord pour lui faire un enfant. C'est ainsi que naît Christine, entre une mère-poule et un père absent, qu'elle ne voit quasiment jamais. L'amour entre Rachel et Christine devient plus fort que tout, il est le socle de leur bonheur, ensemble, sans Pierre. Jusqu'au jour où le monde de Rachel s'effondre.

 

Christine Angot interroge avec brio le rapport mère-fille ; ses effusions, ses éternités et ses limites. Un texte d'une douceur extrême malgré un sujet dur et tabou, une écriture merveilleusement maîtrisée qui arpente les souvenirs de l'auteur, qui romance ses oublis et nous livre ainsi une sorte d'(auto)biographie, une mise à nu et un hommage à la fois. Brillant.

La Terre qui penche

Carole Martinez

Gallimard, 2015, 20€, 360p.

Blanche est une enfant à qui l'on a appris, dans cette France médiévale du XIVe siècle, à se méfier d'elle-même et de sa condition de femme. Lorsque son père la donne au fils du Seigneur de Haute-Pierre, qu'il l'abandonne dans le domaine des Murmures, elle apprend à laisser voltiger ses sens, à écouter la nature et à tirer les fils de la vie et de tout ce qu'elle contient de magique.

 

Un roman magistral à deux voix ; celle de Blanche enfant et celle de Blanche morte, qui s'entremêlent dans un récit fort, sensuel et doux à la fois, très onirique, qui tend un fil ténu entre le réel et le magique. Sublime.

Pour la Gloire

James Salter

Olivier, 2015, 21€, 239p.

Cleve Connell est un pilote de chasse américain engagé en Corée. Son objectif ; devenir un as, c'est-à-dire descendre au moins cinq avions ennemis, les Mig. Mais, malgré ses états de services, l'apathie ambiante de cette guerre qui n'en est pas vraiment une et la monotonie des jours sans rencontrer un seul Mig dans le ciel se fait peser, d'autant plus que Cleve semble bien être le seul à ne pas tomber sur l'ennemi.

 

Un roman considéré comme un classique aux Etats-Unis, écrit alors que James Salter était encore pilote dans l'US Air Force. Tout y est ; la peur de la mort, la camaraderie, l'angoisse de la guerre, la recherche de l'héroïsme et les frustrations qui vont avec. Un roman fort dans lequel on jouit d'une victoire ou on tombe dans la torpeur avec la même excitation ou frustration que les pilotes, on les accompagne dans les moments les plus intimes de la guerre, ceux qui ne se retrouvent pas dans les journaux, ceux qui en font des hommes avant tout. Magistral !

Les Suprêmes

Edward Kelsey Moore

Babel, 2015, 9,70€, 414p.

Odette, Clarice et Barbara Jean sont trois femmes d'un certain âge qui se connaissent depuis l'adolescence. Entre le déjeuner hebdomadaire du dimanche, après l'église, qui rythme le roman, on apprend à connaître leurs histoires communes, les douceurs et déboires de leurs maris, les rumeurs sur les gens du village, les jouissances et coups durs de la vie auxquelles elles ont dû faire face.

 

Tantôt drôle, triste, languissant, jovial ou déjanté, Les Suprêmes ne se lâche pas, un vrai roman-fleuve qui croise toutes les émotions, avec des personnages hauts en couleur auxquels on s'attache vite, le tout dans un style maîtrisé. En un mot, une lecture qui fait du bien.

Les Quatre Saisons de l'été

Grégoire Delacourt

JC Lattès, 2015, 267p. 18,50€

Ce dernier 14 juillet du millénaire, au milieu des touristes qui profitent du soleil et de la plage du Touquet, des jeunes gens plein de rêves et de passions qui dansent au bal, des envies plein les têtes et les corps, Louis et Victoire s'embrassent pour la première fois, Jérôme réapparaît dans la vie de son premier amour, Monique et Richard se réinventent en Louise et Robert, Pierre et Rose décident de la fin de leur incroyable histoire.

 

Quatre histoires s'entremêlent autour de l'amour et de ses revirements, de ses chagrins mais aussi de ses renaissances, dans un style brillant et ensoleillé. Grégoire Delacourt nous livre un très beau roman, doux et fort à la fois, d'une grande sensibilité.

Bilqiss

Saphia Azzeddine

Stock, 2015, 209p. 18€

Dans un village vivant sous la charia, Bilqiss, jeune veuve sans enfant, est poursuivie et menacée de linchage pour avoir appelé à la prière à la place du muezzine, ivre mort ce matin-là. Son procès tourne à l'accusation de ses mœurs dépravées : son bracelet de cheville, ses soutient-gorge à dentelles, l'achat d'aubergines de « forme phallique » et, surtout, l'attitude revêche et complètement libre d'une femme cultivée. Leandra, jeune journaliste américaine, part à sa rencontre et se confronte à toute la dureté d'une orientale qui hais et adore à la fois la liberté occidentale.

 

Un roman poignant, hypnotique et revêche, qui non seulement dénonce la condition de la femme dans une société radicalisée, mais qui contre aussi toutes les idées bien-pensantes occidentales. Sublime.

Tschick

Wolfgang Herrndorf

Rohwolt, 2012, 256p 8.99€

Maik Klingenberg ist nicht wirklich der populärste Junge; eher ein Langweiler, für den sich seine Mitschüler nur interessieren, wenn sie ihn mit dem netten Spitznamen „Psycho“ beleidigen. Als Maik Tschick kennenlernt, sieht er in diesem komischen Kerl jemanden, der sein Leben interessanter machen könnte. Beide entschließen, während den Ferien einen Roadtrip zu unternehmen wie richtige Männer, die somit Ihre Freundschaft stärken. Also fahren sie, mit einem gestohlenen Auto, ohne Führerschein, fast ohne Geld, aber mit viel Schokoladenriegel los Richtung... die Walachei.

 

Ein Roman voller Energie, Freundschaft und Sorglosigkeit, rührend und wirklich lustig, über die Jahre zwischen Kindheit und Erwachsensein, dass viele aktuellen Themen berührt, ohne dennoch zu seriös zu werden. Tschick ist ein erfreulicher Roman, der sich in einem Zug liest und noch lange im Kopf verbleibt.

L'Amour et les Forêts

Eric Reinhardt

Gallimard, 2014, 368p. 21.90€

Bénédicte Ombredanne est une drôle de femme, poétique, littérairement romantique, à la recherche d'une folle passion, un personnage tout droit sorti du XVIIIe siècle dont elle maîtrise parfaitement la littérature. Pourtant, le portait n'est pas aussi simple ; lorsqu'elle se présente à Eric Reinhardt après lui avoir écrit une lettre enflammée à propos de son dernier livre, l'auteur/narrateur/personnage comprend que la vie de cette femme est profondément marquée par un désastre, celui de son mariage.

 

Le lecteur est alors entraîné dans l'enfer de la violence verbale quotidienne qu'endure Bénédicte Ombredanne, constamment amoindrie et manipulée par son mari et ses enfants, qui tente malgré tout de survivre à sa condition de femme. Un roman de l'émancipation par les sentiments et la littérature, un large questionnement sur la place de la femme aujourd'hui, à la fois fort et touchant, dont on ne ressort pas tout à fait apaisé. A lire absolument.

Autour du monde

Laurent Mauvignier

Minuit, 2014, 384p. 19.50€

Le 11 mars 2011, au Japon, un tremblement de terre provoque un tsunami ravageur, meurtrier, dont l'impact dépasse largement les frontières nippones : le monde entier redécouvre alors le risque nucléaire. Alors que les postes de télévision passent les images du désastre en boucle, la vie continue pour tous : à Moscou, en Floride ou à Rome, chacun vit sa journée, banale ou extraordinaire, avec le monde en arrière-plan et la télévision en fond sonore.

 

Laurent Mauvignier dresse, dans ce roman atypique, 14 voyages autour de 14 personnages, aussi éloignés géographiquement, culturellement et socialement les uns des autres que possible et pousse à son paroxysme un effet papillon qui gravite toujours autour de notre condition humaine, de ce qui nous rapproche. Un roman de la transition qui tournoie sur lui-même et laisse cette belle impression d'avoir réellement effectué un tour du monde dont le centre serait ce terrible nom de Fukushima qui nous a tous réunis. Grandiose.

 

 

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Trois jours et une vie

Pierre Lemaitre

Albin Michel, 2016, 19,80€, 279p.

Trois moments dans la vie d'Antoine, dont le premier détermine les deux autres ; à 12 ans, dans un accès de folie, de rage et de tristesse, il tue son petit camarade Rémi. Paniqué par son propre geste, il décide de cacher le corps et de ne pas se dénoncer.

 

Pierre Lemaître signe un roman psychologique très bien ficelé et un très beau portrait d'homme coupable et profondément humain, qui ne se défait pas de sa faute malgré ses tentatives, mais qui ne l'expie pas non plus. Trois jours et une vie déroule une sorte de destin tragique sur lequel le lecteur aimerait avoir une emprise, dont la tension est grandissante et merveilleusement maitrisée – un roman que l'on ne lache pas.

A la table des hommes

Sylvie Germain

Albin Michel, 2016, 19,80€, 263p.

C'est l'histoire d'un être qui naît deux fois, dans un pays en guerre dans lequel il doit sa survie à la bienveillance de la nature dont il fait partie. L'histoire d'un enfant sauvage adopté par les hommes qui devra apprendre les conduites humaines, les règles sociales, à commencer par le langage qu'il ne maîtrise pas.

 

Sylvie Germain signe un fabuleux roman dans le style réaliste-magique qu'il serait presque vain de résumer tellement l'écriture et le langage en sont le centre. Elle nous embarque dans un conte éblouissant, nous renvoie notre propre image, notre propre histoire à travers celle de son personnage si marginal, dans tout ce que le terme a de noblesse. Un roman qui questionne aussi, de façon plus haletante, personnelle et presque maladroite les attentats contre Charlie Hebdo – A la table des hommes est un de ces textes qui cherchent à comprendre, à mettre des mots sur l'innommable, dans lequel la tentative de dire est aussi nécessaire que ce qui en résulte. Splendide.

D'après une histoire vraie

Delphine de Vigan

JC Lattès, 2015, 20€, 479p.

La publication de son dernier roman a non seulement bouleversé des milliers de lecteurs, mais aussi Delphine de Vigan elle-même, qui a dû faire face à la mise à nu de sa propre histoire. Alors qu'elle quitte le Salon du Livre de Paris où elle a dédicacé toute l'après-midi, au bord de la crise de nerfs, elle croise dans une fête improvisée cette belle et fascinante femme, L., qui comprendra rapidement, intuitivement, ce qui trotte dans la tête de la romancière. Débute alors une amitié dont on nous explique tout de suite qu'elle est pervertie, soumise, addictive et dangereuse. Au fur et à mesure des soirées, des verres de vins partagés, des anecdotes échangées, dans une progression constante vers le pire, Delphine de Vigan nous tient dans l'attente insoutenable du moment où tout bascule.

 

En nous racontant son amitié avec L., Delphine de Vigan nous place, lecteurs, tour à tour dans le rôle de témoin, complice et dépositaire de l'histoire de son écriture. D'après une histoire vraie est une formidable réflexion sur la littérature, une mise en abîme du travail d'écriture qui interroge la nécessité du Vrai dans la fiction, un roman que l'on ne lâche pas, qui se lit comme un thriller psychologique, dont on attend avec impatience le dénouement et, surtout, à propos duquel on brûle de demander à son auteure : « Est-ce que cela vous est vraiment arrivé ? »

Ce coeur changeant

Agnès Desarthe

Olivier, 2015, 19,50€, 337p.

Rose, fille d'une riche famille danoise, arrive dans le Paris du début du XXe siècle à 20 ans, rêvant d'une vie d'aventures, d'amour et de liberté. Elle déchantera vite en apprenant les rudesses et impudeurs de la vie, sur fond d'affaire Dreyfus et de la Première Guerre Mondiale.

 

Un roman fort qui place son personnage sur le fil, prêt à chavirer à tout instant. Le lecteur suit Rose dans son apprentissage de la vie, dans ses années sombres comme dans ses propres années folles. Le texte, romanesque à souhait, nous entraîne dans un élan de liberté jamais totalement maîtrisé ni affirmé. Un très beau moment de lecture, qui mêle grâce et déchéance.

Lucy in the sky

Pete Fromm

Gallmeister, 2015, 24€, 386p.

Lucy Diamond a 13 ans et vit entre un père absent 10 mois dans l'année, une mère qui tente tant bien que mal de se créer une vie dans l'attente du retour de son mari et son meilleur ami, Kenny, avec lequel elle va doucement devenir femme.

 

Un roman d'apprentissage très fort sur les années de l'adolescence, qui pose la question de la féminité coincée entre le modèle d'une mère fatale mais névrosée, un père qui souhaitait un garçon et les premiers pas d'une enfant dans la sexualité. Des personnages très attachants et d'une incroyable profondeur, ne se lâche pas !

Au revoir là-haut

Pierre Lemaître

Le Livre de Poche, 2015, 8,60€, 620p.

Lorsque Edouard Péricourt sauve Albert, enterré vivant dans un trou d'obus à quelques jours de l'Armistice de 1918, il ouvre le premier chapitre de leur vie commune d'après-guerre. Défiguré par son acte, Edouard refuse catégoriquement de revenir chez son père, richissime homme d'affaires, et se laisse materner par le peureux, malchanceux et maladroit Alfred. Mais le caractère insoumis et folâtre du premier va mettre à rude épreuve le second ; ils comprennent vite que la Patrie Française, qui doit tant à ses poilus, ne leur sera d'aucune aide. Ils montent alors une rocambolesque anarque d'une ampleur sans nom et d'un cynisme dépassant toute moralité.

 

Au revoir là-haut, Prix Goncourt 2013, dessine la vie qui doit reprendre après les tranchées, l'amitié ambigüe et complexe née d'une suite de situations infernales et dresse un hommage aux survivants, qui se retrouvent perdus dans cette France qui glorifie ses morts sans savoir prendre soin des gueules cassées. Un roman fort qui se lit comme un thriller à suspens, une réflexion sur l'absurde ou sur l'art ou encore comme une histoire d'amitié et de filiation, qui ne laisse en aucun cas indifférent.

Amours

Léonor de Recondo

Sabine Wespieser, 2015, 276p.  21€

Dans le huis clos d'une maison bourgeoise dans la compagne française, Céleste, la bonne, est violée par Monsieur Anselme de Boisvaillant, maître de maison. Enceinte, sous le joug du déshonneur, elle accepte de mettre au monde l'enfant pour ses maîtres stériles. Victoire, l'épouse d'Anselme, découvre alors en Céleste non seulement la mère de son enfant adopté, mais aussi un double de soi-même, un être à aimer passionément.

 

Dans un style dix-neuvièmiste remarquable, Leonor de Recondo nous plonge dans une ferveur, une foi palpable, sensible et sensuelle qui balaye tous les faux-semblants. Un roman formidable, d'une grande modernité dans un très bel écrin classique.

Americanah

Chimamanda Ngozi Adichie

Gallimard, 2015, 528p 24,50€

Ifemelu est une jeune nigérianne fraichement arrivée aux Etats-Unis pour y étudier et, idéalement, y faire sa vie loin de l'apathie ambiante de son pays natal. Elle y découvre ce que sa terre y représente : le fantasme d'une Afrique exotique et pauvre, complètement homogène, sans aucune distinction entre ses Pays et ses peuples. Si elle est déconcertée par le mode de vie américain, elle se confronte surtout à sa propre couleur de peau, qui devient, en Amérique, un problème de race.

Par son blog et ses observations, Ifemelu raconte son quotidien de noir non-américaine, décline toutes les formes de racisme banal auxquelles elle est confrontée et, surtout, raconte son retour au Nigéra après tant d'années passées aux Etats-Unis.

 

Un roman qui ne se lâche pas, un vrai « page-turner » à l'américaine qui se lit comme une saga ou une belle histoire d'amour, tout en posant des questions essentielles à notre perception de l'autre, à un racisme ambiant qui s'infiltre jusque dans les paroles les plus bien-pensantes. Génial !

Mailman

J. R. Lennon

M. Toussaint Louverture, 2014, 672p. 23€

Albert Linpincott, dit Mailman, est un solitaire comme on en voit tant : un divorce, quelques amantes, une famille compliquée et des ambitions avortées. Il aime son travail, y est scrupuleux notamment lorsqu'il s'agit de lire le courrier des autres sans qu'ils s'en rendent compte.

 

Mailman est devenu maître dans l'art de l'observation sans jamais se mettre en avant et nous livre une analyse des temps modernes, de l'Amérique et de tout ce qui s'y attache. Le portrait est parfois stéréotypé, parfois virulent, toujours très drôle et très touchant.

Mailman, en un mot, est le roman un peu fou d’un homme perdu dans la foule qui tente de s’y frayer son propre chemin. L’écriture est merveilleusement maîtrisée, parfois dure, parfois poétique, elle accompagne les péripéties de ce facteur à part et nous entraîne dans une vision du monde plus complexe que celle des a priori.

 

 

Leon und Louis

Alex Capus

DTV, 2011, 320p. 9.90€

Leon und Louise lernen sich als Achtzehnjährige während dem Ende des Ersten Weltkrieges kennen, dass sie ein paar Monate nach ihrer Begegnung tragisch trennen wird. Leon zieht nach Paris und führt ein ruhiges Leben zwischen seiner Arbeit bei der Police Judiciare, seiner Frau Yvonne und seinen Kindern, bis er eines Tages, kurz vor dem Aufbruch des Zweiten Weltkrieges, in der Pariser Metro auf die dreißigjährige Louise stößt.

 

Leon und Louise sind ein Paar, dass sich gleichsam mit viel Zurükhaltung und Leidenschaft liebt, dass sich trotz der verstrichenen Zeit und den Kriegen nie richtig verliert.

Leons Enkel, der Erzähler, zeichnet nicht nur die Liebesgeschichte von Leon und Louise auf, sondern verortet auch ihr Schicksal in die Geschichte des zwanzigsten Jahrhunderts. Durch diesen aussergewöhnlichen Standpunkt schafft es Alex Capus einen Roman zu schreiben, der nie in den Topos der Genres fällt und der nie dem Pathos nahe kommt. Grossartig !

 

 

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TOUTE UNE HISTOIRE

Evelyne Wessang

3, Croisée des Lys - 68300 Saint-Louis

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